01.06.2024
J'étais jeune, mais je m'en souviens bien. J'ai fourré mes poupées dans une boîte, et maman a mis de la nourriture dessus et l'a mise sur un chariot. A peine avons-nous eu besoin de monter sur le chariot pour nous asseoir et bouger, le chariot s’est écroulé...
Marie Erkat, née en 1910 à Adabazar
À ce moment-là, j'ai seulement remarqué que Chaké tenait sa petite poupée pressée contre sa poitrine. Mes yeux se sont remplis de larmes et j'ai dit à ma grand-mère que nous devrions retourner chercher ma poupée, mais elle s'est penchée, m'a embrassé les joues et a dit qu'elle m'achèterait une grande poupée lorsque nous arriverions à la première ville, et a commencé me raconter de belles poupées de cette ville.
Aghavni Poghosyan, né en 1907 à Adabazar
Ils m'achetaient de belles poupées, ils les achetaient de ceux qui amenaient de l’étranger, ils n'économisaient pas, c'était dans une belle boîte, une poupée européenne, je m'en souviens encore aujourd'hui, je la mettais sur le lit, elle fermait les yeux, puis elle les ouvrait, ma mère ne me la donnait pas à chaque moment, mais pendant la guerre elle n’était plus très attentive...
Veronika Berberyan, née en 1907 dans le bourg de Bogazlyan
Elizabeth parlait à la poupée, je voyais qu'elle essayait d'expliquer à la poupée ce que nous faisions dans ce chariot et pourquoi nous voyagions.
Véron Kherdyan, née en 1908 dans le bourg d'Azizieh
Sur la photo figurent de petites filles arméniennes avec leurs poupées. La photo a été prise par la missionnaire norvégienne Bodil Biorn avant le génocide des Arméniens.