Le terme «Génocide» fut créé en 1944 par l’avocat juif-polonais Raphael Lemkin, dont la famille fut victime de l’Holocauste juive. En définissant ce terme, l’intention de Lemkin était de décrire la politique de meurtre systématique et de violence des Nazis, ainsi que les atrocitées perpétrées envers les arméniens dans l’Empire Ottoman en 1915. Il créa le terme ‘Génocide’ par l’association du mot grec ‘geno’ signifiant race ou tribu, et du mot latin ‘cide,’ signifiant meurtre. L’année suivante, le Tribunal militaire international à Nuremberg accusa les principaux officiels Nazis de crimes contre l’humanité. Le mot « Génocide » fut utilisé dans l’accusation, mais en tant que terme descriptif et non en tant que terme légal.
Le 9 décembre 1948, dans l’ombre de l’Holocauste, les Nations Unies approuvèrent la convention pour la Prévention et la Répression du crime de génocide.
La convention définit le génocide comme un crime international, que les nations signataires s’engagent à prévenir et à punir. Le génocide est un acte commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel:
1. Meurtre de membres du groupe;
2. Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
3. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
4. Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
5. Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
Après l’adoption de la convention, des spécialistes ont suggéré des définitions plus inclusives.
En 1959, le spécialiste juridique Pieter Drost définit le génocide comme “La destruction délibérée de l’existence physique d’êtres humains en raison de leur appartenance à une quelconque collectivité humaine”.
Israel Charny, l’éditeur de l’Encyclopédie du Génocide en deux volumes, suggère que “Le génocide au sens générique est le massacre de masse d’un nombre substantiel d’être humains, non lors d’affrontements entre forces militaires déclarées, en disposant de la vulnérabilité et de l’impuissance des victimes”.
La convention des Nations Unies n’inclut pas le meurtre de membres de groupes politiques dans sa définition du génocide, et de nombreux spécialistes du génocide ont débattu de l’inclusion de ce terme dans la définition. L’éminent spécialiste du génocide et sociologiste Léo Cuper a noté que dans le monde contemporain, les différences politiques constituent un motif de massacre tout aussi significatif que les différences raciales, nationales, ethniques ou religieuses. En réponse à l’omission des groupes politiques dans la définition de la convention, Ted Gurr and Barbara Harff ont créé le terme Politicide.
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