Description et histoire |
Complexe Commémoratif de Tsitsernakaberd
Le complexe commémoratif de Tsitsernakaberd d’Erevan est dédié à la mémoire des 1.5 millions d’arméniens qui ont péri lors du premier génocide du 20ème siècle perpétré par le gouvernement turc. Achevé en 1967, le Monument du génocide est devenu un véritable lieu de pèlerinage et fait à présent parti intégrante de l’architecture d’Erevan. Juché en haut d’une colline, dominant le panorama, il est en parfaite harmonie avec son environnement. Ses contours austères traduisent l’âme de la nation arménienne qui a survécu à une terrible campagne d’extermination.
Le complexe occupe un espace de 4500 mètres carrés et se compose de trois bâtiments principaux: le Mur commémoratif, le Sanctuaire commémoratif avec la Flamme éternelle et la Colonne commémorative “la Renaissance de l’Arménie.”
Avant de parvenir à la partie centrale du monument, les visiteurs longent le Mur commémoratif, un rempart en basalte de 100 mètres de long sur lequel sont gravés les noms des villes d’Arménie Occidentale et les noms des populations arméniennes massacrés par les turcs. Depuis 1996, la dernière partie du Mur commémoratif abrite des urnes en verre contenant de la terre provenant des tombes de figures intellectuelles et politiques qui ont élevé leur voix contre le génocide. Parmi eux, Armin Wegner, Hedvig Bull, Henry Morgenthau, Franz Werfel, Yohannes Lepsius, James Bryce, Anatole France, Jakomo Gorini, Benedict XV, Fritioff Nansen, Fayez El Husseyn.
Une partie du monument, une stèle en granite en forme de pointe, haute de 44 mètres, s’élève dans le ciel, symbolisant la survie et la renaissance spirituelle du peuple arménien. Déchirée verticalement par une profonde fissure, cette tour symbolise à la fois la dispersion tragique et violente du peuple arménien et son unité.
Au centre du Monument se dresse le Sanctuaire commémoratif. Il est composé de douze grands murs en basalte disposés en cercle, inclinés vers le centre. La forme de ces murs rappelle celle des khatchkars traditionnels arméniens, des stèles en pierre sur lesquelles sont gravées de grandes croix. L’inclinaison des dalles suggère aussi des figures en deuil. Le niveau du sol dans l’enceinte du Monument du génocide se trouve un mètre et demi en-dessous de l’allée. En son centre se trouve la Flamme éternelle qui symbolise toutes les victimes du génocide. Les marches qui mènent à la Flamme éternelle sont abruptes, ce qui astreint les visiteurs à s’incliner solennellement lorsqu’ils entrent.
Depuis 1988-1990, des khatchkars ont été dressés près du Monument du Génocide pour commémorer les massacres d’arméniens perpétrés dans les années 80 par le gouvernement azéri dans plusieurs villes d’Azerbaïdjan, à Sumgaït, Kirovabad (Ganzak) et Bakou.
En 1995, le Musée-Institut (conçu par les architectes S. Kalashyan, L. Mkrtchyan, A. Tarkhanyan, et le sculpteur F. Arakelyan) fut construit près de Tsisernakaberd pour commémorer le 80ème anniversaire du génocide arménien. A présent, le Musée-Institut officie comme centre de recherche au sein de l’Académie Nationale des Sciences de la République d’Arménie.
Histoire du Complexe Commémoratif de Tsitsernakaberd
Sous le joug soviétique, il était interdit et inacceptable de pratiquer une idéologie nationale. La commémoration du génocide arménien tout comme les célébrations dédiées à la mémoire des victimes furent réduites au silence.
En 1965, la population d’Arménie Soviétique demanda la construction d’un monument commémoratif, car les arméniens dans la diaspora avaient déjà commémoré le 50ème anniversaire du génocide. Le 24 avril, de grandes manifestations eurent lieu sur les places publiques des villes d’Arménie Soviétique ainsi qu’à Erevan. Porté par la demande du peuple, le 16 mars 1965, le gouvernement soviétique arménien entreprit de construire un monument immortalisant la mémoire des victimes du génocide. Les efforts de personnalités comme Yakov Zaroubyan (Premier Secrétaire), qui utilisa tous les moyens possibles pour faire fléchir la résistance de Moscou, furent déterminants pour la réalisation du projet.
Avant la construction du mémorial, la nation arménienne honorait la mémoire des victimes du génocide arménien en se rendant au Panthéon dans le jardin Komitas. Depuis 1967, des milliers de personnes se sont jointes à la marche vers le mémorial de Tsitsernakaberd.
En avril 1965, un concours fut lancé en Arménie afin de sélectionner le meilleur projet de mémorial. L’annonce précisait: L’obélisque doit incarner la vie et la créativité de la nation arménienne, son irrépressible désir de survivre, ses luttes et son évolution. Il doit représenter le présent et le brillant futur de la nation tout en immortalisant la mémoire des millions de victimes du génocide de 1915.
Soixante-neuf participants (des architectes d’Arménie et de la diaspora) prirent part au concours. Ils proposèrent leurs projets sous des noms de code comme “Jayr”, “Pyunik”, “Moush”, “Ghoghandj”, “Krak”, “Karmir Tsaghik.” Le projet “Armenia SSR droshak” conçu par les architectes Arthur Tarkhanyan et Sashur Kalashyan remporta la compétition. Tous les architectes furent récompensés par 100 roubles soviétiques. Les architectes vainqueurs eurent l’honneur de choisir l’emplacement du monument et lors des excavations réalisées pour la fondation du mémorial, plusieurs reliques de l’âge de bronze furent retrouvées dans le basalte. Le maître d’œuvre, Artavazd Ordukhanyan, était aussi le directeur de “Erchemshintrest” et le budget pour la réalisation fut fixé à 400,000 roubles.
La cérémonie d’ouverture de l’obélisque, le 29 novembre 1967, pour le 47ème anniversaire de l’Arménie Soviétique, fut un évènement sociopolitique marquant. Les responsables du gouvernement, A. Kochinyan, N. Haroutunyan, G. Ter-Ghazaryan, R. Khachatryan et L. Gharibjanyan ainsi que des milliers de personnes se réunirent sur la colline de Tsitsernakaberd pour honorer la mémoire des victimes du génocide arménien.
La marche solennelle vers le mémorial se prolongea tard dans la nuit.
Depuis 1967, des milliers de visiteurs se rendent chaque année le 24 avril au complexe commémoratif de Tsitsernakaberd, et d’année en année leur nombre ne fait qu’augmenter.
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