07.07.2017
Une famille arménienne donna un petit miroir à garder à une famille alévie, il y a 102 ans. Hassan Dvine, un alévi de l’Allemagne, a remis le miroir au MIGA, qui était chez son grand-père en 1915.
Hassan, d’origine d’Erzenka, raconte que le miroir a été donné à garder à son grand-père par son voisin arménien pendant les massacres, en espérant le rendre un jour.
Mais comme il est connu, Erzenka fut une des villes arméniennes qui subit des grands massacres perpétrés par les Turcs. La population arménienne fut presque totalement déportée, ainsi que les intellectuels furent arrêtés, fusillés et tués sauvagement.
En mai 1915, sous l’ordre du gouvernement turc, les Arméniens d’Erzenka furent déporté, dont la plupart furent massacrés dans la roche de Kamakh (Kemakh). Très peu de gens purent se cacher dans les montagnes et dans les forêts.
Hassan savait de son petit âge qu’il y avait des biens arméniens chez-soi. Plus tard ces biens furent partagés entre les membres de leur famille. Hassan hérita le petit miroir avec l’encadrement en bois. Il y a des ornements manuels sur l’encadrement. Après la mort de son père, Hassan déménagea en Allemagne et emmena le miroir avec soi. Il s’intéressait toujours à qui appartenait le miroir, est-ce que les propriétaires étaient toujours vivants ?
L’année dernière Hassan était en Arménie, il a visité le Complexe commémoratif du Génocide des Arméniens et a décidé de rendre le miroir au musée.
« Le miroir était chez nous. Nous racontions son histoire à tout le monde. Parfois les gens de différentes nationalités pleuraient. C’était un problème de conscience et comme l’a dit Victor Hugo « la conscience, c’est Dieu présent dans l’homme » », raconte Hassan Dvine. Il appelle ses compatriotes à transférer les biens arméniens au Musée-Institut du Génocide des Arméniens.
La responsable des archives du MIGA, Gohar Khanoumyan, dit que c’est une histoire rare, parce que jusqu’à ce moment ce sont seulement les descendants des survivants du génocide qui nous ont offert les reliques de leurs familles.
Le miroir qui appartenait à une famille arménienne d’Erzenka
La famille Palanjian d’Erzenka, 1903
Chouchanik Palanjian (la première à droite) fut la seule à avoir survécu au génocide
Les ossements des Arméniens à Erzenka où il devait être construit un théâtre
Le quartier arménien d’Erzenka après les massacres