07.08.2024
Les Assyriens sont l'un des peuples anciens du Proche-Orient. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les Assyriens étaient principalement situés dans la province de Hakyari de la province de Van de l'Arménie occidentale, dans les provinces de Diyarbakir, Bitlis, Kharberd, ainsi qu'à Alep, Mossoul, Ourmia et Salmast, régions d’Iran. Environ un million d’Assyriens vivaient dans les régions mentionnées avec une langue, une culture et des traditions nationales communes. Ils obéissaient à leur chef spirituel, le patriarche Mar-Shimun, sur les plans politique, militaire et religieux.
Au début de la Première Guerre mondiale, sous prétexte de conscription, des milliers de jeunes garçons assyriens furent inclus dans des bataillons de travail puis tués. Dans le même temps, commence la destruction des villages assyriens, le déplacement des femmes, des personnes âgées et des enfants vers le désert de Mésopotamie. Les filles et les femmes assyriennes sont emmenées de force dans des harems turcs et kurdes. Beaucoup sont contraints de se convertir à l’islam. Dans certains endroits, il y a des tentatives de résistance, mais échouées.
Des massacres des Assyriens sont également perpétrés sur le territoire de l'Iran, qui a déclaré sa neutralité pendant la guerre. L’armée ottomane, avec le soutien des détachements kurdes, pénètre dans les régions frontalières et massacre des dizaines de milliers d’Assyriens innocents. Les Assyriens d'Ourmia, Salmast et Dilman sont particulièrement touchés, dont les villages sont entièrement pillés et incendiés par les Turcs et les Kurdes. Seuls quelques milliers de survivants parviennent à se déplacer vers la Transcaucasie.
Des massacres d’Assyriens ont également été perpétrés sous les Kémalistes, 1919-1925.
Selon diverses sources, le nombre d'Assyriens victimes de persécutions turques entre 1895-1925 et de 500 000 à 750 000.
Les massacres des Assyriens ont été couverts par la presse mondiale de l’époque, dans les mémoires et documents des diplomates, missionnaires et humanistes occidentaux. Cependant, ils ont ensuite été longtemps oubliés. Le génocide des Assyriens a été reconnu par un certain nombre de pays (dont la République d'Arménie) et d'organisations (dont l'Association internationale des spécialistes du génocide).
Sur la photo : Chrétiens assyriens exilés du nord de l'Iran, 1919, Bibliothèque du Congrès, États-Unis
William Walker Rockwell, The Pitiful Plight of the Assyrian Christians in Persia and Kurdistan: Described from the Reports of Eye-Witnesses, New York, 1916
Abraham Yohannan, The Death of a Nation or, the Ever Persecuted Nestorians or Assyrian Christians, New York, 1916