08.04.2017
Il y a quelques jours, à Washington, au Congrès des États-Unis, il a eu lieu la conférence annuelle dédiée au Génocide des Arméniens. Elle a été organisée par l’Assemblée arménienne des États-Unis, par le Comité de la question arménienne au Congrès, par l’ambassade de l’Arménie aux États-Unis, par la représentation de la République de l’Atsakh et par le Comité national arménien aux États-Unis.
Plusieurs congressistes américains, des chefs de la communauté et des institutions arméniennes, des diplomates étaient présents lors de l’évènement.
Dans son discours, Hayk Démoyan, le directeur du MIGA, a évoqué l’importance de la préservation de l’histoire du Génocide des Arméniens.
« La prévention des génocides est toujours préoccupante. C’est importent pour le peuple de l’Arménie, que les États-Unis partagent nos valeurs pour combattre les menaces des violations flagrantes de droits de l'homme », a dit le directeur du MIGA.
Hayk Démoyan a également parlé des relations arméno-américaines pendant l’indépendance du quart de siècle. Le premier Arménien est parti pour les États-Unis il y a 400 ans. Il s’appelait Martin Arménien.
Le discours du directeur du MIGA, Hayk Démoyan, dans le bâtiment du Congrès lors d’un évènement dédié au Génocide des Arméniens.
Chers congressistes, ecclésiastiques, Mesdames, Messieurs,
C’est un grand honneur pour moi de prendre la parole à cet évènement. Je dirige le Musée-Institut du Génocide des Arméniens d’Erevan depuis dix ans. Notre institut est également responsable pour tout le Complexe commémoratif de Tsitsernakaberd, où chaque année, le 24 avril, près d’un million de citoyens de l’Arménie font un pèlerinage en rendant hommage à la mémoire d’un million et demi de victimes du Génocide des Arméniens.
En tant que directeur du Complexe commémoratif, j’ai l’honneur d’accueillir toutes les délégations officielles, y compris les missions diplomatiques, les hauts dignitaires, les présidents de différents pays, les premiers ministres, les portes paroles parlementaires.
Je suis toujours profondément touché quand les employés de l’ambassade des États-Unis rejoignent aux délégations de différents pays pour rendre hommage à la mémoire des victimes du Génocide des Arméniens le 24 avril. Tous les ambassadeurs des États-Unis ont toujours participé à cette commémoration.
Le Musée-Institut du Génocide des Arméniens a établi une coopération avec les ambassadeurs américains non seulement pour accueillir les délégations mais aussi pour organiser des évènements de commémoration. Particulièrement, les dernières années, nous avons organisé des évènements dédiés à la mémoire de Clara Barton et de Henry Morgenthau.
La prévention du génocide est un engagement permanent. À cet égard, il est d'une importance vitale pour le peuple de l'Arménie que les États-Unis partagent nos valeurs et les approches pour s’opposer les menaces des violations flagrantes des droits de l'homme.
L’ambassade des États-Unis collabore étroitement avec le Musée-Institut du Génocide des Arméniens. Je suis heureux de constater que nous organisons des événements communs dédiés à la mémoire de la fondatrice de la Croix-Rouge américaine, Clara Barton, qui était un des principaux organisateurs du mouvement humanitaire américaine dans les années 1890 pour aider les Arméniens des massacres du sultan Abdul-Hamid.
Au centième anniversaire du génocide des Arméniens, le MIGA a organisé un évènement dédié à l’ambassadeur des États-Unis dans l'Empire ottoman, Henry Morgenthau. Beaucoup de ses descendants sont arrivés à Erevan pour assister à l'événement consacré à leur arrière-grand-père.
Je suis convaincu que l’ambassade de l’Arménie aux États-Unis a eu plusieurs occasions pour présenter sa reconnaissance aux congressistes des États-Unis qui s’occupaient des questions de l’Arménie. C’est encore une possibilité pour moi de le rejoindre pour remercier à ces membres du Congrès qui contribuent à la reconnaissance du Génocide des Arméniens. Je suis profondément reconnaissant à eux pour l’engagement déterminé.
Même si c’est l’appel annuel du président américain, ainsi que celui des membres du Congrès et des sénateurs des États-Unis à la Journée de la commémoration du génocide des Arméniens, en avril, toutes les déclarations sont des rappels importants que la reconnaissance du génocide reste une des questions essentielles pour l'humanité.
La commémoration du génocide est une des formes de la prévention du crime. Oublier le passé, nier les faits, falsifier l'histoire, ce sont toutes les méthodes qui laissent impunis les crimes contre l'humanité, et ces méthodes créent ainsi un terrain favorable à la reproduction de tels crimes en futur.
Au centenaire du génocide des Arméniens, nous avons ouvert une nouvelle exposition dans le nouveau bâtiment du musée, qui présentait particulièrement les massacres et les déportations de 1915. Il est également présenté l’histoire de l’échec de la société internationale en rapport avec la question arménienne.
Ce terrible exemple est une leçon que les premiers avertissements doivent être pris au sérieux. La négligence ou le négationnisme des petits crimes relatifs emmènent vers les plus grands crimes et les plus grands nombres de victimes.
Notre musée rend également hommage aux nombreux travailleurs humanitaires à travers le monde qui ont prêté main-forte aux Arméniens. Vous connaissez tous l'importance de l’activité du Comité de secours américain au Proche-Orient. Nous nous souvenons aussi très bien de l'importance de cette organisation. Enfin, c’est juste le Comité de secours américain au Proche-Orient a créé le plus grand orphelinat du monde dans mon ville natal, à Gyumri, qui s’appelait à cette époque Alexandrapol.
Actuellement, cents deux ans après le génocide des Arméniens, la nation arménienne continue à faire face à des conséquences à long terme de ce terrible événement. Ces dernières années, nous sommes devenus témoins de l'extermination des Arméniens en Syrie, en particulier à Alep. La communauté arménienne d’Alep a été formée par les survivants du génocide et des réfugiés, quand il leur était interdit de retourner dans leurs villages natals en Turquie. Actuellement, ils sont à nouveau déplacés par la guerre civile en Syrie.
Heureusement qu’il existe maintenant l'Arménie, où beaucoup d'entre eux ont trouvé refuge et ont été accueillis chaleureusement. L'Arménie a également accueillis beaucoup de ceux qui ont été persécutés dans leur propre pays. Les États-Unis ont qualifié du génocide les atrocités des forces barbares de soi-disant «État islamique» contre les Yézidis. De nombreux Yézidis fuis l'Irak vit actuellement en sécurité en Arménie.
Les tels événements tragiques qui se passent en Syrie, nous rappellent toujours le génocide des Arméniens. Voilà pourquoi le peuple de l'Artsakh doit être protégé de la menace de la violence. Ils sont pleinement conscients des dangers auxquels ils peuvent faire face en cas de ne pas pouvoir se protéger.
Il est vital la prévention de la reproduction du génocide contre le peuple arménien.
Nous espérons que les États-Unis, en tant que co-président du groupe de Minsk de l’OSCE, contribuera au règlement pacifique du conflit par des négociations, qui mettra le point aux pertes humaines.
Je remercie encore une fois d’avoir eu cet honneur spécial de prononcer le discours au Congrès américain.
Je remercie les organisateurs de la commémoration de cet événement sur la colline du Capitole, et je tiens à exprimer mon profond respect au groupe des congressistes qui s’occupent des questions arméniennes, pour leur loyauté et leur amitié au peuple de l'Arménie.
Cette année, c’est le 25ème anniversaire des relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Arménie. Mais c’est depuis longtemps, que les Arméniens ont touché la terre américaine. L'année prochaine, en 2018, c’est le 400ème anniversaire que le premier Arménien, Martin Arménien, est arrivé aux États-Unis.
J’attends avec impatience que nous, les Arméniens et les Américains, nous pourrons célébrer ensemble cet événement historique.