21.02.2024
Sur la décision du 18 juin 2023 du président français Emmanuel Macron, les dépouilles de Missak Manouchian, héros de la résistance française, survivant du génocide des Arméniens, et de son épouse, Mélinée Manouchian, elle aussi survivante du génocide des Arméniens, ont été transférés au Panthéon français aujourd'hui 21 février, à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de l'exécution de Manouchian et de ses camarades de résistance. Ainsi, Missak et Mélinée Manouchian sont devenus les premières personnalités étrangères à se réunir aux côtés des dignitaires français, devenant ainsi d'importants symboles d'amitié entre les peuples arménien et français.
Missak Manouchian (nom secret : Michel George) est né en 1906 dans la ville d’Adyaman, de la province de Kharberde, Arménie occidentale. Ses parents ont été tués lors du génocide des Arméniens, organisé par l'État ottoman. Missak Manouchian, qui est devenu orphelin avec son frère aîné Karapet, s’est déplacé en Syrie et s'est retrouvé à l'orphelinat de l'Union générale arménienne de bienfaisance de Djunié. En 1925 selon l'accord conclu, les orphelins arméniens en Syrie ont été emmenés en France, où il a fait son parcours héroïque. En 1934 il rejoint les rangs du Parti communiste français, publiant l'hebdomadaire ouvrier en arménien « Zangou ».
Après le début de la Seconde Guerre mondiale, pendant l'occupation allemande de la France de 1940 à 1944, il fut emprisonné puis libéré, après quoi il rejoignit le mouvement de résistance, à la tête d'une escouade de jeunes de diverses nationalités qui se distinguèrent dans la lutte contre les occupants. Afin de discréditer Manouchian et ses combattants, les nazis l'ont inclus dans la liste d'agitation sinistre « Affiche Rouge », dans laquelle il figurait comme le chef arménien du groupe, essayant ainsi de montrer que les non - Français combattaient les Allemands.
Le matin du 16 novembre 1943, des policiers français arrêtent les membres du groupe de Manouchian à Evry. Son épouse Mélinée a réussi à échapper à la police et a été condamnée à mort par contumace.
Au total, 68 personnes ont été arrêtées sous l'accusation d'avoir eu des liens avec le groupe de Manouchian.
Manouchian a été torturé et trois mois plus tard, le 21 février 1944, avec 21 membres de son groupe, il a été exécuté au fort Mont-Valérien, dans la banlieue parisienne de Suresnes.
Le jour de l'exécution, Manouchian a écrit une lettre à sa femme. « Que puis-je t’écrire ? Tout en moi est confus, mais en même temps clair. En tant que soldat volontaire, j'avais rejoint l'Armée de la Liberté et maintenant je meurs à la frontière de la victoire et du but ultime. Salut à ceux qui nous survivront et goûteront à la douceur de la liberté et de la paix de demain. »