Éva Merenics – spécialiste hongrois des affaires étrangères, chercheuse à la faculté des sciences sociales de l’Université Korvinus de Budapest.
Son thème de recherche est
«Basic Human Needs behind the Demand for Recognition – The Armenian Genocide and Nonviolent Communication» (Le génocide des Arméniens du point de vue de la théorie de la communication volontaire: la demande de la reconnaissance en tant que demande humaine).
Elle parle couramment quelques langues- hongrois, anglais, allemand, arménien et russe.
Elle a des prix académiques, un certain nombre de bourses d'études supérieures. Elle a plusieurs fois visité l’Arménie grâce aux divers projets de recherche et de conférence.
Elle aime l'Arménie et les Arméniens.
Ses dernières publications sont :
“Az örmény népirtás kibeszélésének társadalmi és politikai feltételei az örmény Szovjet Szocialista
Köztársaságban” [Social and Political Preconditions of the Collective Processing of the Armenian Genocide in
the Armenian Soviet Socialist Republic] in Kisebbségkutatás – Minority Studies 2014/3 (Lucidus Kiadó,
Budapest, 2014.) pp. 147-163, 230 p.
“A System of a Down Chop Suey-ja mint jellegzetes harmadik generációs válasz az örmény népirtásra?”
[System of a Down’s Chop Suey as a Typical Third Generation Response to the Armenian Genocide?] in: Rab
Virág (ed.) XII. Országos Grastyán Konferencia előadásai. (PTE Grastyán Endre Szakkollégium, Pécs, 2014)
pp. 160-168, 333 p.
„Az autonómiából szakadár állammá válás okai Hegyi Karabah esetében” [The Reasons Leading from
Autonomy to Separatism in Case of Mountainous Karabakh] in Kisebbségkutatás – Minority Studies 2014/1
(Lucidus Kiadó, Budapest, 2014.) pp. 73-89, 165 p.
- Bonjour, Eva. Tu es peut-être la seule de nos diplômés, à qui je peux parler en arménien. Pour moi, en tant qu’Arménien, c’est très agréable. Pourquoi tu as appris l’arménien ?
- Si je commence l'histoire de loin, je dois dire que je voulais toujours apprendre une langue moins populaire après l’anglais et l’allemand. Je n’ai pas pu choisir quelle langue. Quand j’ai appris que je devais venir en Arménie pour une longue période, j’ai décidé d’apprendre l’arménien.
Je savais qu’en Arménien il serait plus agréable de parler en arménien, parce que je pourrais établir des relations cordiales avec les gens.
- Je me souviens de toi encore en 2009. Si je ne me trompe pas tu as participé à la conférence internationale dédiée au 100ème anniversaire des massacres d'Adana.
- Oui, je me souviens avec plaisir de cette conférence. C’était ma première conférence, où j’ai lu un rapport. Quand j’ai vu les noms des participants connus au programme, j’ai eu très peur. Mais cette crainte m’a également aidé à rassembler mes forces et présenter le plus mieux possible mes connaissances. Ensuite, il s’est avéré que les participants connus étaient très gentils et très utiles envers les jeunes. Il n'y avait aucune raison de craindre.
- Où t’a emmené l’enseignement de l'histoire du génocide des Arméniens ?
- Mon sujet est lié aux conséquences du génocide, mais vu une telle violence, je me sentais obligée d'essayer de découvrir la prévention de celle-ci ou en cas de son exécution, de guérir les blessures.
J’ai récemment trouvé une méthode pour résoudre les conflits, qui s’appelle «Communication non-violente». Ça fait déjà deux ans que je l’étudie, et j’essaie d'aborder même la vie par cette méthode. Cela m’aide beaucoup et je dois encore beaucoup apprendre. Je suis en tout cas contente que cette approche fonctionne hors la nationalité, ainsi qu’en Arménie.
- Veux-tu s'il te plaît expliquer encore un peu.
- Mon objectif exact était de découvre la base psychologique de la demande pour la reconnaissance du génocide. C’était très intéressant. Je dois dire que nous avons découvert quand même cette base. C’est la première étape de la guérison des blessures. Même si seule je ne peux pas terminer ce processus je serai contente de savoir que j’ai aidé.
- Tu as obtenu la première bourse d’étude Lemkin de cette année. Qu'est-ce que t’a donné ce mois d’étude?
- Il était important pour moi parce que j’ai pu participer aux évènements du centenaire du génocide des Arméniens, même si ce n’était pas mon objectif principal. J’ai pris des interviews, et j’étais très ravie en découvrant que la langue de ma méthode d'apprentissage est compréhensible même à ceux qui n’ont jamais étudié ce sujet. Il est aussi très bien de sentir l’affinité avec des interlocuteurs qui a été fondé lors des interviews.
- Tu as eu l'occasion d'assister à la 12ème conférence de l’Association internationale des spécialistes du génocide, organisée par le Musée-Institut du Génocide des Arméniens à Erevan.
-C’est différent, quand tu en discutes avec les collègues qui sont plus au courants de ton sujet de recherche. J’explique moins les faits généraux, donc je me concentre plutôt sur les détails et sur l’objectif des problèmes.
J’ai particulièrement aimé ces discours, qui présentaient la participation des gens ordinaires au projet génocidaire. Afin de prévenir les génocides dans le futur il faut comprendre les causes des actes des personnes qui ont participé dans les actions génocidaires, parce que seuls les systèmes d’Etat ne sont pas suffisants pour commettre une telle cruauté, si la population ne soutient pas leur programme.
- La bourse d’étude Lemkin a cinq ans. Nous ne sommes pas grands, mais nous ne sommes pas aussi petits. Qu’est-ce que tu changerais ou qu’est-ce que tu ratifiais dans ce programme?
-Il serait très bien de partager à la fin les connaissances avec nos collègues de l'Institut du génocide des Arméniens. Bien sûr que beaucoup d’entre eux s’intéressaient, j’'ai parlé à beaucoup de gens, mais j’aimerais un forum plus large. Il serait bien d’organiser un discours pour la préparation de l'article sur l'étude, parce que les collègues pouvaient poser de très bonnes questions, ou même aider par leurs remarques ou des critiques, pour qu’à la fin les lecteurs puissent comprendre correctement et facilement. Comme nous le disons en hongrois, les yeux supplémentaires peuvent voir plus.
- Quels sont tes souhaits aux autres chercheurs qui vont obtenir la bourse d’étude?
- Pour qu’ils fassent bien connaissance avec l'Arménie et les Arméniens, et pour qu’ils puissent les aider à résoudre des problèmes importants par leurs études.
- Merci, Eva.
- Merci, Arevik, à toi aussi.
Intervieweur-Arevik Avétissyan, attachée de presse
© Le Musée-Institut du Génocide Arménien